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Quand le tabac réduit en cendres l'environnement

Le mois de Novembre marque le retour du Mois Sans Tabac, opération mise en place par Santé Publique France depuis 2016 dans le but d’encourager les fumeurs à passer 30 jours sans fumer. L’objectif ? En renonçant à la cigarette pendant un mois, les fumeurs sont davantage disposés à arrêter définitivement de fumer. Mais si les effets néfastes du tabac sur la santé sont bien connus, il n’en demeure pas moins que ceux sur l’environnement, pourtant considérables, le sont moins. Le tabac a en effet des conséquences dévastatrices sur l’environnement sur de multiples aspects : épuisement des ressources naturelles, substances chimiques dans les plantations de tabac, déforestation, risques d’incendie, changement climatique, pollution liée aux mégots.

Intéressons-nous en premier lieu à la production du tabac. Ce ne sont pas moins de 22 milliards de tonnes d’eau que l’industrie du tabac utilise chaque année, ainsi que 200 000 hectares de forêts qui disparaissent à cause d’elle. En outre, la production de cigarettes est responsable de l’émission de 84 millions de tonnes de CO2 par an soit l’équivalent de ce que rejettent 17 millions de voitures chaque année ! L’industrie du tabac est aussi une grande consommatrice d’énergie car dans son ensemble, elle requiert chaque année autant d’énergie que pour la construction de 2 millions de voitures.

La culture du tabac est un véritable fléau en raison des grandes quantités utilisées de pesticides à l’instar du dichloropropène ou du bromure de méthyle. Le tabac est en effet la sixième industrie agricole la plus consommatrice en pesticides par surface cultivée, avec 185 000 tonnes de pesticides déversées pour tous les ans. Et cela est loin d’être inoffensif pour les tabaculteurs. Ces derniers en plus d’être exposés aux pesticides, absorbent par la peau des quantités significatives de nicotine lors de la manipulation de feuilles de tabac humides. C’est ce que l’on appelle la maladie du tabac vert, qui concerne avant tout, les pays en voie de développement, puisque 90% des feuilles de tabac y sont cultivées. Enfin, la culture du tabac se fait aux dépens de cultures vivrières car moins de terres sont alors disponibles. Or ces cultures sont primordiales en particulier dans les pays à revenu faible. Un plant de tabac nécessite par exemple dix fois plus d’eau qu’un plant de pommes de terre.

A présent, il convient d’aborder des comportements individuels qui peuvent se révéler fortement préjudiciables pour l’environnement tout comme les êtres vivants. Les risques d’incendie ne sont d’ailleurs pas négligeables et un mégot peut mettre en danger la vie des personnes et provoquer des feux de forêt.

Par ailleurs, dans le monde, ce sont près de 4 500 milliards de mégots de cigarettes jetés dans les rues chaque année. Il n’est donc pas étonnant que 40% des déchets ramassés dans la nature soient des mégots. Ces dépôts de mégots sont problématiques pour de multiples raisons. D’abord, le temps moyen de dégradation d’un mégot est de 12 ans ! Ensuite, les mégots contiennent plus de 7 000 substances chimiques dont l’arsenic, cyanure ou l’uranium. Ces dernières polluent les sols, les nappes phréatiques et les réserves d’eau potable. De surcroît, une pléthore de mégots finit hélas dans les océans, et un seul mégot pollue 500 litres d’eau en moins de deux heures ! Enfin, les filtres à cigarettes qui contiennent du plastique sont difficilement biodégradables. Ils vont se fragmenter en microplastiques et être ingérés par les poissons. La biodiversité maritime est donc irrémédiablement menacée.


Faustine Gaudard

 
 
 

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